Imprimer

Situation de la population en captivité

Publié dans Biologie

 
L'esturgeon européen est désormais l’une des espèces de poissons les plus gravement menacées au monde. Les espoirs de restaurer sa population, fragilisée sur toute son aire de répartition, reposent aujourd'hui essentiellement sur le succès des projets de conservation ex situ. En effet, les mesures de sauvegarde destinées à réduire les menaces auxquelles la population naturelle est confrontée, bien qu'indispensables sur le long terme, ne permettront pas, à elles seules, de freiner le déclin de l'espèce. Les opérations de soutien de la population sauvage (lâchers d'alevins produits à partir du stock en captivité), grâce à la maîtrise de la reproduction artificielle, semblent la seule alternative capable à terme de renverser la situation et de sauver à terme cette espèce de l'extinction.
En France, 6 groupes d’animaux sont conservés en bassins à Irstea de Bordeaux. Depuis 2012, l'association MIGADO a la charge de l'élevage des individus adultes et juvéniles.
- 2 groupes d’origine sauvage (7 poissons nés avant 1994 et provenant de captures accidentelles +  21 poissons nés en 1994, voire 1995, en milieu naturel et échantillonnés juvéniles) ;
- 1 groupe de 8 individus issus d’une première reproduction artificielle en 1995 à partir d’un couple d’esturgeons venant du milieu naturel, portant à ce jour à 35 le nombre total d’animaux.
- 1 groupe de 800 poissons issus des reproductions artificielles réalisées de 2007 à 2014, donc un groupe de poissons issus des reproductions est conservé sur site pour renouveler le stock d'esturgeons captifs, et produire des futurs géniteurs.
Les chercheurs de Irstea savent faire reproduire des individus sauvages récupérés dans de bonnes conditions, bien que l’ovogenèse n’ait pas lieu tous les ans. La technique a déjà pu faire aboutir avec succès un programme expérimental de renforcement de l’espèce dans le bassin de la Gironde en 1995, de 2007 à 2014. Les connaissances ont évolué, et se sont améliorées en terme de conditions d’élevage optimales à offrir à ces animaux pour qu’ils puissent développer un cycle sexuel normal et fournir des produits de bonne qualité. En la matière, les difficultés pour obtenir des individus sauvages mâles et femelles simultanément et dans de bonnes conditions de maturité a constitué à ce jour une contrainte forte à l’amélioration des techniques de reproduction artificielle et d’élevage larvaire.
En Allemagne, à Berlin, 8 poissons issus de la reproduction artificielle de 1995 et 2200 poissons issus des reproductions artificielles de 2007 à 2014 provenant de Irstea de Bordeaux sont conservés à l’IGB pour constituer un stock enfermé et mettre en place des lâchers à différents stades dans l'Elbe (Leibnitz Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries). Les travaux de ce laboratoire s’orientent principalement vers l’amélioration des conditions de reproduction en eau douce, l’étude des effets de la variation de la température, et l’échange de matériel biologique avec Irstea pour des études génétiques, histologiques et écotoxicologiques. Ces travaux doivent conduire à des renforcements futurs dans l’Elbe et le Rhin. En effet, il semble aujourd’hui exister des chances sérieuses de restaurer l’espèce en Allemagne, eu égard aux progrès faits en matière de lutte contre la pollution, et aux mesures envisageables pour limiter les effets de la pêche accidentelle et de l’aménagement des cours d’eau.
 

Connexion

Accès reservé aux membres

Langage

French Basque Belarusian Bulgarian Catalan Croatian Czech Danish Dutch English German Greek Irish Italian Polish Portuguese Romanian Russian Spanish