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Taxonomie

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Classe : Actinopterygii (poissons à nageoires rayonnées)
Ordre : Acipenseriformes (+ d'infos)
Famille : Acipenseridae (+ d'infos)
Espèce : Acipenser sturio, Linnaeus 1758 (+ d'infos)
   
 

Noms vernaculaires :

 
Français : Esturgeon européen, Esturgeon commun, Créa, Créach         
Anglais : Atlantic sturgeon, Common sturgeon, Baltic sturgeon,
German sturgeon, European sturgeon
Allemand : Gemeiner Stör, Europäischer Stör
Danois : Størk, Europæiske stør
Espagnol : Esturión común, Esturión atlántico, Esturión europeo
Italien : Storione comune
Néerlandais : Atlantische steur
Portugais : Esturjão, Solho, Solho-Rei
Russe : Atlanticheskiî osëtr, Baltiîskiî osëtr
Suédois : Europeisk stoer

Fishmonger

 



NB : les appelations anglophones « Atlantic sturgeon » et « Baltic sturgeon » sont également utilisées localement pour désigner une autre espèce, l'esturgeon américain (Acipenser oxyrinchus).

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Pourquoi sauver l’esturgeon européen ?

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Ne ressemblant à aucun autre type de poisson, l’esturgeon européen peut, avec les quelques autres espèces d'esturgeons, être considéré comme un fossile vivant et témoigne de l’extraordinaire créativité de la vie au cours de centaines de millions d’années d’évolution. Toute extinction représente une perte irréversible dont nous sommes collectivement responsables si nous la laissons survenir. Ou, tout au contraire, nous pouvons déployer les efforts qui nous apparaissent nécessaires pour tenter de « conjurer le mauvais sort ».

 

Mais préserver une espèce, ce n’est pas seulement empêcher la perte de ce témoignage de l’évolution, c’est aussi agir en faveur de la préservation d’autres espèces et de la qualité des milieux naturels en général. A travers les objectifs de sauvegarde de l’Esturgeon européen, quels sont les effets positifs non seulement pour ce poisson, mais aussi pour encourager la restauration de la qualité de l’eau et des habitats et la mise en oeuvre de modalités d’utilisation durable des ressources et des milieux aquatiques ? Peut-on s'attendre à des effets positifs sur d'autres espèces, par exemple la Grande mulette dont l'esturgeon européen était probablement l'un des poissons hôtes ?
 
C’est ici que prend tout son sens le concept d’« espèce ombrelle » : c’est en portant des efforts pour la conservation de l’esturgeon que des bénéfices bien au-delà de celle-ci peuvent être attendus pour la société. C’est aussi une espèce « porte-drapeau » qui peut servir de messager, avec d’autres poissons migrateurs comme le Saumon atlantique, pour revoir les modèles de développement qui ont conduit à artificialiser à outrance les cours d’eau européens, en remettant désormais en cause, par exemple, le bien-fondé de maintenir certains barrages qui constituent autant d’obstacles aux migrations de ces espèces.
 
L’exemple des demandes d’exploitation de gisement de granulats en estuaire de la Gironde, repoussées du fait des risques de dégradation d’habitats importants pour l’esturgeon européen, mais qui s’avèrent aussi être des nourriceries importantes d’espèces exploitées telles que la sole et un corridor de passage pour tous les poissons migrateurs du bassin, est un exemple intéressant de ce rôle joué par l’espèce.
 
Le rôle particulier que peut jouer également cette espèce comme exemple de gestion responsable par le monde des pêcheurs, fortement mis en cause dans l’effondrement des stocks de poissons partout dans le monde, est également démonstratif de l’effet d’entraînement vers de nouveaux comportements en termes de respect des espèces et de souci de durabilité des stocks exploités.
 
Sauver l'esturgeon européen, c'est réunir des acteurs très différents vers des objectifs communs, pour s'obliger à l'excellence en vue de restaurer des fonctionnalités écologiques et expérimenter d'autres modes d'utilisation des milieux naturels respectueux des espèces qui y vivent.
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Origine & Morphologie

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L’esturgeon européen (Acipenser sturio) peut être considéré comme un fossile vivant. Il appartient à l’ordre des Acipensériformes, apparu sur Terre au Dévonien il y a environ 400 millions d’années. Cet ordre est composé de trois familles :

- les Chondrostéidés, dont la lignée est aujourd'hui éteinte

 
- les Polyodontidés toujours représentés par deux espèces, aussi appelés "poissons-spatule" (Polyodon spatula dans le fleuve Mississipi et Psephurus gladius dans le Yangtsé. Plusieurs autres genres ont aujourd'hui disparu) Polyodontidae3
- les Acipenséridés qui regroupent 26 espèces d'esturgeons, toutes menacées d'extinction, présentes à l'état sauvage exclusivement dans l'hémisphère Nord (appartenant aux genres Acipenser, Huso, Scaphirhynchus, Pseudoscaphyrinchus).
Acipenseridae3
Les Acipenséridés seraient apparus en Europe il y a plus de 200 millions d’années et se seraient rapidement diversifiés en Asie. Ils constituent l’une des plus anciennes familles de poissons à mâchoire (gnathostomes) existantes de nos jours. La majorité des espèces vivent dans la région Ponto-Caspienne, en Amérique du Nord, en Asie du sud-est et en Sibérie.

Eeuropeen

Le corps de l’esturgeon européen, allongé, est recouvert de 5 rangées longitudinales de plaques osseuses. Son squelette cartilagineux est partiellement ossifié. La nageoire caudale est hétérocerque (asymétrique).
Le dos gris brun présente des reflets verts, et le ventre porte une coloration jaunâtre avec des reflets argentés. La bouche se présente comme un tube protractile ; elle est précédée de 4 barbillons sensitifs, sous un museau pointu. L'esturgeon européen peut atteindre une longueur totale de 3,5 m pour un poids supérieur à 170 kg.
 
 
L'esturgeon européen, l'espèce sauvage migratrice, native d'Europe et de France, ne constitue pas la seule espèce d'esturgeon rencontrée aujourd'hui sur le territoire français. Bien que leur présence, réglementée, ne soit autorisée qu'en bassins fermés (bassins d'ornement, plans d'eau et élevage aquacoles), quelques nouvelles espèces sont accidentellement ou intentionnellement introduites dans les eaux libres françaises. L'esturgeon sibérien (Acipenser baerii) reste cependant l'espèce la plus fréquemment observée. Cette situation peut s'avérer préjudiciable à l'esturgeon européen, strictement protégé, et des consignes particulières [lien Actions/Conservation naturelle/...] sont transmises aux pêcheurs pour les aider à les différencier.
 
 
 
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La Grande mulette

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La Grande mulette (Margaritifera auricularia Spengler, 1793 = Pseudunio auricularius Spengler, 1793 =  Unio sinuatus Lamarck, 1819) est l’un des invertébrés les plus rares en Europe, considéré en danger critique d’extinction par l’UICN (7 populations ou noyaux de population identifiées à ce jour dans le monde). Ce mollusque bivalve a été redécouverte dans les années 1990 dans le bassin de l’Ebre en Espagne et sur la Loire en France, puis sur l’Aveyron, la Charente, la Vienne et l’Oise, où elle vit dans la partie aval de ces fleuves. L’espèce est également présente dans le bassin du Pô, en Italie.

Bien que la biologie de la Grande mulette reste largement méconnue, certains travaux récents suggèrent que l’esturgeon européen fait probablement partie des poissons-hôtes. La présence historique de la grande mulette est attestée dans la majorité des grands bassins fluviaux européens (Rhin, Rhône, système Garonne-Dordogne, Elbe, Guadalquivir…) et semble correspondre en effet assez bien avec la distribution historique de l’esturgeon. Le choix de futurs bassins de réintroduction de l’esturgeon européen pourrait ainsi être partiellement guidé par la présence actuelle de cet invertébré, contribuant à l’essaimage de ses populations et à sa sauvegarde.

Un plan de conservation de l’espèce a été élaboré sous l’égide de la Convention de Berne (Araujo R. & Ramos M.A., 2001. Actions plans for Margaritifera auricularia and Margaritifera margaritifera in Europe. Convention on the Conservation of European Wildlife and Natural Habitats (Bern Convention). Council of Europe Publishing, Nature & environment, 117 : 64 pp.)

www.coe.int/t/dg4/

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